Une initiative intéressante à Dannemoine (Tonnerois) : « Les habitants se font verriers »

Lu dans l’Yonne Républicaine du 6 octobre 2011 : les habitants du village de Dannemoine dans le Tonnerois se mobilise pour la restauration de l’église Notre Dame de l’Assomption (classée monument historique depuis 1943). En effet, à l’initiative de l’association Dann’Patrimoine, des habitants vont restaurer eux-mêmes certains vitraux d’une chapelle d’une XIII siècle après avoir reçu une formation de trois semaines de la part d’un maître verrier.
Ces restaurations vont porter sur sept vitraux simples, sous le contrôle des Bâtiments de France et de la DRAC. Ces travaux d’une durée de trois semaines environ et d’un montant de 25 000 euros devraient démarrer au printemps 2012. Tout d’abord, bravo à cette association qui œuvre pour la réhabilitation du patrimoine de son village (qui compte environ 450 habitants) et qui a déjà a son actif la restauration du lavoir. Cela démontre une fois de plus que la mobilisation des habitants pour la sauvegarde du patrimoine est plus importante dans les petits villages que dans les « grandes » villes … D’autre part, outre le fait de diminuer les coûts, il semble indéniable que l’appropriation des monuments par les habitants est décuplé si l’on met « la main à la pâte ». Alors bien sûr, on ne s’improvise pas maître verrier, ni tailleur de pierre ou couvreur mais après une formation adéquate et en ne choisissant que des travaux abordables, cette initiative peut et doit faire des émules parmi d’autres associations. Il n’est par ailleurs pas rare que les membres d’une association fassent par eux-mêmes des petits travaux dans les monuments (lorsque c’est autorisé) pour réduire les factures. Le patrimoine c’est aussi faire vivre et transmettre ces métiers d’art qui sont indispensables à la survie des édifices. Espérons que les nouvelles générations s’y intéressent, y participent et y trouvent peut être leur voie. Cette initiative ressemble quelque peu à celles menées dans le cadre des chantiers de réinsertion ou les chantiers « participatifs » qui permettent à des personnes de prendre part aux restaurations pendant de courtes périodes. (Mouvement associatif REMPART par exemple) A l’époque où les subventions deviennent rares (même si le coût de 25 000 euros pour la formation, le matériel et l’outillage n’est pas négligeable et doit être subventionné), l’initiative de l’association Dann’Patrimoine est remarquable. Souhaitons qu’elle soit suivie par d’autres. Un vœu ? Que cette association nous fasse un retour d’expérience une fois les vitraux achevés.